Lundi 20 mars, les troisièmes reçoivent Béatrice Egémar autrice dont ils ont lu un ouvrage : La Grande Guerre d’Emilien, histoire épistolaire d’un poilu. Le livre est illustré par des croquis et gravures de Georges Bruyer, peintre et soldat méconnu de la Première Guerre Mondiale. Comme l’histoire se termine par un fin ouverte, l’autrice a proposé aux élèves un atelier d’écriture individuel pour continuer sa fiction : ils peuvent rédiger une nouvelle lettre d’Emilien à sa femme Madeleine, relatant le retour de sa permission et la décision de la Commission de Réforme quand à son avenir dans l’armée. Chacun est libre de renvoyer Emilien au combat ou bien de lui écrire une vie de cuistot qui cuisine pour les premières lignes… Certains ont choisi de rédiger une lettre de Madeleine à son militaire de mari, racontant qui une naissance, qui la visite d’amis et le poids de l’absence du soldat mobilisé. En fin d’atelier, les volontaires ont pu lire leur lettre devant la classe tirant parfois quelques larmes à Béatrice Egémar et à leur professeur de français et recevant à tous les coups les applaudissements de ses camarades.[/vc_column_text]
Mardi 21 mars, rencontre avec Yves Bourbigot, secrétaire de l’antenne départementale de la Fédération des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes et fils de déporté. Il transmet aux deux classes le témoignage de son père décédé en 1991. Après avoir replacé le contexte de la guerre et de la collaboration entre la France et l’Allemagne, il décrit l’entrée de son père en resistance avec le réseau communiste Lijour à Concarneau puis son arrestation le 3 octobre 1942 et sa déportation d’abord dans le camp de Buchenwald puis à Dora-Mittelbau. Il relate les conditions de vie tout en montrant des plans de camp où des vestes et pantalon rayés portés par son père et d’autres déportés. Il évoque aussi les actes de résistance discrets menés par les femmes : celles qui portaient le courrier dans les camps en les cachant dans les langes des enfants par exemple. Il décrit avec beaucoup d’émotion ce que son père lui à raconté de l’injustice des camps, de la faim qui tenaille, de l’entraide et de la solidarité entre internés. Une phrase le marque particulièrement : “Tant que je suis là, il n’y a personne à ma place”, c’est ce qui faisait tenir les prisonniers. Il appuie aussi sur le difficile retour en France après la Libération, les citoyens, les familles, les amis ne comprenaient pas vraiment ces survivants, préférant ignorer les horreurs d’une guerre encore trop fraîche dans leurs esprits. Après un aparté sur les œuvres d’art produites sur des médailles en cuivre dans les camps, il conclut en attisant la curiosité des élèves : il y aurait des trésors cachés des SS encore dissimulé aux frontières de la Sibérie, seront-ils retrouvés un jour ? Et par qui ?
Cette matinée de mémoire est importante pour les élèves : les récits sortent du cadre des cours d’histoire et s’ancrent dans les esprits à travers des anecdotes et des ressentis personnels. Certains élèves étaient émus et se sont précipités à la fin de l’intervention pour poser leurs questions et remercier chaleureusement Yves Bourbigot et son épouse.
Mercredi 22 mars, une exposition intitulée Des prémices de la Seconde Guerre Mondiale au procès de Nürenberg a été installée au CDI. Accompagnés par M. Le Guennec, chaque classe a ainsi pu approfondir ses connaissances sur le sujet, en écho avec la conférence de la veille. Accessible à tous aux horaires d’ouverture du CDI, l’exposition a fait venir quelques curieux des autres classes.
Jeudi 23 et vendredi 24 mars, crayons et pinceaux en main, les élèves répartis en groupes de deux à quatre se sont attaqués à une tache finale pour le moins inhabituelle : la réalisation d’une grande fresque retraçant les différents lieux visités au cours du projet Métiss’ART. Les deux classes réalisent des fragments d’une grande frise chronologique qui sera exposée dans le collège. De l’annexion de la Moselle à l’Ossuaire de Douaumont en passant par les tables mémorielles de Nantes, les élèves repassent leur année et leurs connaissances au peigne fin, et pour cause, ils doivent réaliser un cartel (petit panneau explicatif) comportant des informations historiques et leurs ressentis afin d’accompagner leur part du travail. Ces deux jours ont permis aux élèves de troisième de sortir du cadre des cours pour vivre un temps de création en groupe dans une ambiance de classe pour le moins chaleureuse ! A la découverte de techniques de peinture, ils ont pu explorer les notions de couleurs, de texture et de matérialité pour offrir une représentation personnelle des lieux qu’il ont visité !